Depuis plus de trente ans, le beurre et les graisses saturées ont été les cibles principales des recommandations diététiques américaines. Aujourd'hui, des études soutenues par des chercheurs remettent en question ces croyances. Le magazine Time appelle à revoir notre perception du gras, en mettant en lumière l'importance de réévaluer notre rapport à la santé et à l'alimentation.
Dans les années 1980, les autorités sanitaires américaines se sont engagées dans une lutte acharnée contre le gras, soulignant les liens supposés entre les acides gras saturés et les maladies cardiovasculaires. Cette normativité alimentaire a conduit à une diabolisation des produits tels que le beurre, les œufs et certaines viandes. Cependant, malgré ces recommandations strictes, l'épidémie d'obésité aux États-Unis n'a cessé d'augmenter, avec 70 % des Américains désormais considérés en surpoids.
Un retournement de la perspective diététique
De nouvelles recherches, y compris une étude décisive de l'université de Cambridge, suggèrent que ce ne sont pas les graisses saturées qui devraient susciter une inquiétude, mais plutôt la consommation élevée de glucides raffinés. Le Dr Rajiv Chowdhury, cardiologue et auteur de cette étude, affirme que la focalisation excessive sur le gras a nuancé nos choix alimentaires, entraînant ainsi un déséquilibre diététique qui favoriserait l'obésité et le diabète de type 2.
En remplaçant les graisses par des alternatives allégées, les Américains ont souvent choisi des produits riches en sucre, aggravant le problème plutôt que de l'atténuer. Par exemple, la consommation calorique par jour a augmenté, passant de 2109 calories en 1970 à 2586 en 2010. Cela illustre la nécessité d'une approche plus équilibrée : remplacer les graisses par des aliments nutritifs et non par des substituts pauvres.
Redéfinir notre rapport à l'alimentation
Les témoignages d'experts comme la diététicienne Keri Gans soulignent une autre dimension du problème : la taille des portions et la fréquence des repas, qui ont considérablement évolué au cours des dernières décennies. La prise de conscience de l'importance d'un régime alimentaire diversifié et équilibré, incluant une quantité raisonnable de graisses naturelles, pourrait contribuer à corriger les déséquilibres nutritionnels actuels. Inclure du beurre dans un plat, par exemple, peut être bénéfique, à condition de respecter les portions.
Si nous voulons réellement changer nos habitudes alimentaires et améliorer notre santé collective, il sera essentiel d'adopter une vision plus nuancée qui valorise le gras de manière appropriée et recherche l'équilibre nutritionnel, plutôt que de céder à une peur irrationnelle des graisses naturelles.







